Comprendre le sexe des poissons

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Comprendre le sexe des poissons n’est pas à la portée de tous. Certaines espèces présentent un dimorphisme sexuel (caractéristiques et parfois tailles différentes selon le sexe). Pour d’autres, il faut recourir à l’analyse des gonades pour en reconnaître le sexe. Ce sont précisément deux caractéristiques — la couleur et la forme des gonades — qui nous indiquent le sexe de l’espèce que nous observons.

Reconnaître le sexe des poissons à partir des gonades

Généralement, les testicules présentent une couleur blanchâtre et sont allongés. Pendant la période de reproduction, ils sont bien visibles car riches en liquide séminal. Les ovaires, en revanche, sont de couleur rougeâtre.

Les gonades, pendant la période de reproduction, occupent une grande partie de la cavité abdominale (surtout en période pré et post-reproductive) et se trouvent exactement en contact avec la paroi ventrale interne. Une bonne partie des téléostéens ou poissons osseux et des poissons cartilagineux (requins et raies) ont les sexes séparés. Il s’agit d’espèces gonochoriques, c’est-à-dire qui ne subissent pas d’inversion de sexe au cours de leur vie. Cependant, un petit pourcentage de téléostéens subit cette inversion. Un exemple classique est la dorade ou encore le mérou. Ce sont des poissons hermaphrodites, une condition qui implique la présence des deux types de gonades. Cette condition peut présenter les deux gonades au même moment ou alterner dans le temps, transformant l’individu de mâle en femelle ou vice versa.

sesso dei pesci

Hermaphrodites synchrones ou séquentiels

Un poisson hermaphrodite synchrone développe les deux gonades simultanément. Dans ce cas, le poisson possède les deux sexes en même temps. Cette condition est typique des serranidés, en particulier de la perche de mer (Serranus cabrilla), du serran écriture (Serranus scriba) et du serran chèvre (Serranus hepatus).

Une dorade, exemple typique d’hermaphrodisme protérandrique

orata 1

La dorade est un poisson hermaphrodite protandre. Elle débute sa vie en tant que mâle, atteignant la maturité sexuelle entre 1 et 2 ans (20 à 30 cm). À environ 3 ans (30 à 40 cm), elle devient femelle et peut vivre jusqu’à 11 ans. La fécondation est externe, avec une reproduction qui varie selon les régions. Pendant la période de ponte, qui dure 3 à 4 mois, une femelle peut libérer jusqu’à 80 000 œufs par jour.

La condition d’hermaphrodisme séquentiel (typiquement comme déjà mentionné pour la dorade) implique une inversion du sexe à un moment particulier de la vie du poisson. Cette condition peut aller dans les deux sens, c’est-à-dire qu’elle peut inverser le sexe d’un poisson mâle en femelle et vice versa. Dans le cas où la gonade mâle mûrit en premier et que l’inversion en femelle se produit ensuite, on parle d’hermaphrodisme protérandrique. Si c’est le contraire, c’est-à-dire que le poisson naît femelle et devient mâle, alors on parle d’hermaphrodisme protérogyne. Un exemple est le Rason (Xyrichthys novacula), qui naît femelle et, à l’âge d’environ 4 ans, transforme son sexe en mâle.

L’inversion du sexe

Pendant l’inversion du sexe, on observe également des changements morphologiques, notamment dans la livrée. Les mâles auront tendance à être colorés avec des tons brillants, contrairement aux femelles qui conserveront une livrée plus modeste.

Dans de rares cas, on peut assister à des cas d’autofécondation. Cela se produit dans des environnements où les contacts entre individus sont rares.

Y a-t-il des facteurs qui peuvent influencer le changement de sexe chez les poissons ?

Il existe des espèces chez lesquelles l’inversion sexuelle est génétiquement programmée. À un certain âge ou à une certaine taille, la transformation commence inévitablement. Les mérous bruns (Epinephelus marginatus) atteignent la maturité sexuelle en tant que femelles à l’âge d’environ 5 ans. Dans la plupart des spécimens, l’inversion sexuelle a lieu à la douzième année ; cependant, dans de nombreux cas, elle peut se produire avant ou après, avec des individus plus précoces qui inversent le sexe à 9 ans et d’autres plus tardifs à 16 ans. Chez Epinephelus merra, une autre espèce de mérou beaucoup plus petite, une taille d’environ 20 cm déclenche le changement sexuel. Dans ces cas, il n’y a donc aucun effet environnemental qui déclenche les phénomènes endocrinologiques à la base de l’inversion sexuelle.

Mérou brun

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Hermaphrodisme protérogyne : le poisson naît femelle puis devient mâle. Cette caractéristique se retrouve chez les labridés, le poisson napoléon ou les mérous.

Par ailleurs, les facteurs environnementaux physiques ne semblent pas être impliqués dans le changement de sexe chez les poissons, même chez des espèces qui n’ont pas d’inversion programmée. Ce sont plutôt les facteurs sociaux qui s’avèrent déterminants. La majorité des poissons bisexuels vivent surtout dans les zones tropicales et subtropicales où sont néanmoins présentes beaucoup plus d’espèces gonochoriques. L’environnement est le même pour tous, mais l’organisation sociale peut être différente, ce qui suggère que c’est le facteur le plus influent dans la détermination du changement. Chez le poisson nettoyeur (Labroides dimidiatus), le mâle est le plus grand en taille et domine un harem de femelles parmi lesquelles, de toute façon, règnent les règles de dominance en relation avec la taille. La présence du mâle dominant empêche le changement de sexe des autres femelles, alors que sa disparition provoque l’inversion sexuelle de la femelle dominante, qui hérite du harem. Un phénomène similaire peut également se produire dans le cas de harems très grands, où certaines femelles peuvent inverser le sexe et emporter une partie du harem. Dans ce cas, le mâle, bien que présent, ne parvient pas à exercer le contrôle sur toutes ses femelles.

Le cas du poisson-clown

Chez les poissons-clowns protérandriques, les femelles sont plus grandes et dominantes dans un groupe social. Un couple habite une anémone avec d’autres individus plus petits. À la disparition de la femelle, le second individu dans la hiérarchie, c’est-à-dire le mâle reproducteur, grandit rapidement en taille et inverse son sexe. Cela se produit parce que les facteurs inhibiteurs (inconnus) dus à la présence de la femelle dominante ont été supprimés. Il est intéressant de noter que s’il n’y a pas d’individus sexuellement matures dans un groupe, certains jeunes peuvent également évoluer directement en femelles (femelles primaires).

Aller et retour

Chez un gobie (Trimma okinawae), lorsque le mâle dominant dans un groupe social disparaît, la plus grande femelle inverse son sexe pour devenir mâle, mais si elle se retrouve ensuite en présence de mâles de plus grande taille, elle inverse à nouveau son sexe pour redevenir femelle.

Il semble assez évident que les facteurs sociaux stimulent des réponses internes de type endocrinien qui induisent les changements. On sait que l’administration d’androgènes chez des poissons protérogynes détermine le changement de sexe et, dans certains cas, des corrélations ont été trouvées entre le niveau des stéroïdes et le statut sexuel (poissons-clowns). Les données sont fragmentaires et les doutes nombreux ; cependant, l’hypothèse la plus acceptée est que les signaux sociaux agissent sur l’axe hypothalamo-hypophysaire-gonadique. Ainsi, un signal externe activerait le GnRH cérébral qui, à son tour, stimulerait la libération des gonadotrophines hypophysaires, lesquelles, en agissant sur les gonades, stimuleraient la synthèse des hormones stéroïdiennes.

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